Les militants de Ensemble invitent les habitants et les salariés à en débattre ensemble. Ne renonçons pas au changement, à nous de nous en mêler.


mardi 2 avril 2013

Florence Haye et Bally Bagayoko assument le choix du non



Les deux conseillers généraux Front de gauche de Saint-Denis expliquent pourquoi ils n’ont pas approuvé les propositions budgétaires du président PS Stéphane Troussel. Le budget a été adopté de justesse lors de la dernière séance du 21 mars.


Le JSD : il était déjà arrivé que le Front de gauche s’abstienne lors du vote du budget du conseil général. Pour quelles raisons, en 2013, avez-vous franchi une étape en votant contre ?


Bally Bagayoko : La situation politique a changé. La gauche a tous les leviers du pouvoir et est en capacité d’agir. Notre vote est cohérent avec les difficultés que vit la population. Nous réclamons justice par le remboursement des 1.9Mds que l’État doit. Les priorités politiques pour le département ne peuvent plus être la réduction de services publics -150 millions et les augmentations de fiscalité + 20% depuis 2009. Cette double peine est inacceptable, y compris sous un gouvernement de gauche.

Florence Haye : Depuis 2009, des coupes budgétaires ont été mises en place dans les politiques que nous avions mis en place pour la population (Carte imagin’R, coupon informatique, carte améthyste…). Avec en plus une augmentation de la fiscalité. Autant il est possible d’augmenter les impôts pour maintenir ou développer le service public, autant il est injuste de faire l’un sans l’autre. Nous avons voulu marquer un coup d’arrêt aux politiques d’austérité qui émanent de l’Europe et de l’État et qui se répercutent dans le Département.

Le JSD : Après ce vote, vous considérez-vous comme faisant toujours partie de la majorité départementale ?

Bally Bagayoko : Oui. Notre vote contre doit être respecté. Il a permis d’éviter que les conséquences initiales du projet socialiste soient plus dures pour la population en réduisant les coupes, la fiscalité de 11 à 5.9%, et en rajoutant 40 millions d’euros. Je suis vice-président et reste pleinement dans mes fonctions. Pas question de démissionner car je ne suis pas mis en examen et ne prépare pas de défense. Des désaccords ont eu lieu avec Claude Bartolone, cela n’a jamais empêché le travail et les luttes communes. Stéphane Troussel oublie qu’il a aussi été élu par le Front de gauche, donc pas de leçon de loyauté. Il lui appartient de se positionner et dire s’il considère pouvoir travailler avec toutes les sensibilités de la gauche.

Florence Haye : Nous nous situons toujours dans la majorité. Nous n’avons jamais manifesté une opposition stricto sensu au président Troussel. Nous n’avons tout simplement pas voulu cautionner un budget de rigueur et nous n’avons pris personne en traître : nous avons organisé des réunions publiques où nous avons fait valoir ce point de vue. Le 2 avril nous en tenons une nouvelle pour rendre compte de notre position aux habitants.

Le JSD : La fédération du Parti socialiste a écrit que votre geste ne sera pas sans conséquence, notamment localement avec les prochaines élections…

Florence Haye : Le travail pour les municipales consiste à ce que les Dionysiens se retrouvent associés à un projet de gauche pour l’avenir de leur ville. C’est ce qui est important, pas les menaces.

Bally Bagayoko : La fédération du PS doit comprendre qu’il n’est pas illégitime, en démocratie, d’avoir une opinion différente de la sienne. Si nous voulons que la gauche réussisse, il faut rester exigeant et tenir l’essentiel d’une politique de gauche. J’appelle la fédération PS à entendre les cris de déceptions du peuple de gauche avec le risque de renforcer l’abstention, la droite et le FN.
Propos recueillis par Dominique Sanchez




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