Les militants de Ensemble invitent les habitants et les salariés à en débattre ensemble. Ne renonçons pas au changement, à nous de nous en mêler.


dimanche 3 mars 2013

Amnistie sociale : libérez-les ou condamnez-moi !


L’Amnistie pour avancer

a1
Non, l’amnistie des syndicalistes ne vous permet pas de casser la gueule à quelqu’un si vous avez votre carte à la « Cégète ». Ça a l’air d’une évidence mais des demeurés en sont persuadés. Il n’y a aucune autorisation ni aucun appel d’air. Les citoyens acteurs des mouvements sociaux ne sont ni des enfants qui cherchent à tester l’autorité parentale, ni des bêtes enragées qui vont sauter sur tout le monde une fois sorties de leur cage. Ce sont des êtres humains qui se sont battus pour leurs droits.
L‘amnistie, c’est simplement reconnaître les mouvements sociaux comme participant au processus démocratique. Quand la société fait reculer la liberté ou l’égalité, ils résistent pour les sauvegarder. Quand les institutions tardent à accorder des libertés ou à reconnaître l’égalité, les mouvements sociaux sortent des cadres et bousculent les conservatismes. L’amnistie c’est reconnaître la légitimité d’actes faisant écho aux valeurs de notre société face aux lois parfois liberticides, oppressives et sécuritaires. Ceux qui l’assimilent à une légalisation des violences aux personnes méconnaissent, nient ou combattent toutes les formes d’action collective auxquelles ils doivent leurs droits. Confits de supériorité, ils sont souvent les chaînes qui empêchent la société d’avancer.a2
Non, l’amnistie, ce n’est pas un pardon.On pardonne les fautes, ce n’en sont pas: ce sont des exploits, des exemples pour nous tou-te-s. L’amnistie, c’est dire merci. C’est se placer dans un camp, en l’occurrence celui des exploités, rejetés, humiliés par une poignée d’oligarques dans un dogme ultra-libéral et dans une volonté névrosée d’accumuler une quantité folle d’argent. C’est reconnaître en conséquent la violence de la société qui frappe et détruit des familles entières. Amnistier c’est pardonner, pour ceux qui sont de l’autre côté de la barricade, ceux qui veulent ménager le loup et l’agneau mais préfèrent rester du côté où ça mord le moins.
Bousculer une société implique de bousculer ses règles, en particulier celles qui noient la subversion dans un esprit de repli. Des révolutionnaires de 1789, à Rosa Parks, de la Commune de Paris à Gandhi ou Mandela, ce qui fait progresser la société empiète sur ses règles.

Libérez-les ou condamnez-moi !

Ne pas amnistier serait un message envoyé à ceux qui comme moi ont combattu pour leurs droits. Ceux qui ont eu la chance de ne pas finir sous les coups de la loi alors qu’ils savent très bien l’avoir violée de nombreuses fois. Alors si a3vous ne libérez pas mes camarades de leurs peines, condamnez-moi aussi !
   Condamnez-moi pour avoir bloqué   illégalement mon université en 2006 et 2009, l’avoir rendue inaccessible à coups de barricades de chaises et de chaînes humaines.Condamnez-moi pour avoir occupé sans autorisation les locaux, nuit et jour, pour y avoir interrompu ou empêché la tenue de cours. Enfermez-moi pour avoir bloqué l’accès à la tour Eiffel avec des centaines de compagnons de lutte, pour avoir envahi les quais de la Gare de Lyon ou le siège du MEDEF de mon département. Condamnez-moi pour avoir ouvert des péages, pour avoir aidé des lycéens à bloquer leurs établissements et pour avoir empêché la parution du Journal La Tribune. Poursuivez-moi pour manifestations sauvages, pour insultes aux forces de l’ordre avec nos « grosses matraques, p’tites bites ! », pour avoir repoussé avec de nombreux autres les lignes de vos boucliers menaçants. Condamnez-moi pour avoir aidé des sans-papiers, pour avoir menti sur mon identité en contrôle policier.

Alors nous saurons enfin qui vous êtes et vous ne connaîtrez plus de repos. (C’est une menace !)

Romain JAMMES




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire