Les militants de Ensemble invitent les habitants et les salariés à en débattre ensemble. Ne renonçons pas au changement, à nous de nous en mêler.


jeudi 31 janvier 2013

Document : la feuille de route vers la « sobriété heureuse »


Rue89
Très beau moment ce soir pour le lancement de la (R)évolution des Colibris avec 800 personnes dedans et presque 2000 personnes dehors (selon la police).
Et un bel article de Sophie Caillat de Rue89...

Agriculture, énergie, économie, éducation, démocratie : les amis de Pierre Rabhi publient leur feuille de route alternative de « grandes directions à 50 ans ».


Un champ de blé (Crabchick/Flickr/CC)

Les amis de Pierre Rabhi, l’agriculteur-philosophe promoteur de la sobriété heureuse, ont un « plan ». Ce mouvement, représenté par l’association les Colibris, présente ce mercredi soir à Paris sa « (r)évolution ».

VOIR LE DOCUMENT
Cette « feuille de route citoyenne, politique, alternative, coopérative, à destination de tous » n’est pas un programme politique, mais une série de « grandes directions à 50 ans » pour que la politique soit guidée par les préoccupations de long terme de la société civile.
Dans les cinq domaines clés que sont l’économie, l’agriculture, l’énergie, l’éducation et la démocratie, des « objectifs » et des « leviers d’action » pour les atteindre (et qu’il s’agit de promouvoir auprès des élus ou des entrepreneurs) sont proposés. Les maîtres-mots de la feuille de route : décentralisation et sobriété. Toutes ces thématiques sont déclinées dans une série de livres parus dans une collection en partenariat avec Actes Sud « Domaine du possible », dont (R)évolutions de Lionel Astruc est la synthèse.

« Incarner les utopies »

A force d’expliquer, depuis trente ans, que nos sociétés industrialisées marchent sur la tête, le petit paysan ardéchois originaire du Sahara a vu le nombre de ses soutiens grandir, s’organiser... au point de s’être engagé en 2002 dans un début de campagne pour l’élection présidentielle. Plus habitué aux livres et aux conférences, il avait lancé alors un appel à une « insurrection des consciences ». Avant de se raviser.
Comme il nous l’a confié dans l’e-book d’entretiens que nous avons publié en juillet 2012, il a rapidement réalisé que : « La politique n’est pas en phase avec la réalité. » Celui qui revendique « d’incarner les utopies » prévient aujourd’hui les politiques au pouvoir qu’« ils devraient être plus sensibles aux initiatives porteuses d’avenir issues de la société civile » (écouter le son).

Le récent sondage Ipsos France 2013 tombe à pic, remarque Cyril Dion, directeur des Colibris :
  • 72% des Français auraient « l’impression que le système politique fonctionne plutôt mal, et que leurs idées sont mal représentées » ;
  • 82% que les hommes et femmes politiques « agissent principalement pour leurs intérêts personnels ».
Des chiffres qui concordent avec l’étude Ifop réalisée pour les Colibris lors du lancement de la campagne « Tous candidats ».
LA PARABOLE DU COLIBRI
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »
Juste avant la dernière élection présidentielle, il avait réuni27 000 « candidats », autant de personnes prêtes à « faire leur part » (comme le dit la parabole du colibri, lire l’encadré ci-contre) dans le changement de société. Puis, ils se sont mis au travail, dans 27 forums locaux, et les plus motivés ont rendu en juillet dernier une matière, soumise à des experts.
Le résultat est ce « plan », dont la version que nous publions est 1.0 et qui sera décliné en un wiki, acutalisé en permanence sur Internet.
« Ceux qui ressentent le message comme étant pertinent vont le propager », prédit Pierre Rabhi, prêt à « répondre aux sollicitations », mais sans avoir le moindre rendez-vous à Matignon ou l’Elysée.

Un « cerveau collectif » où chacun met sa part de génie

Ce grand travail de maïeutique a nécessité de remonter à la « cause des causes » : la démocratie. L’expert choisi pour porter la parole sur ce volet n’est autre qu’Etienne Chouard, héraut du « non » au référendum européen de 2005, et qui réfléchit depuis des années à importer les bienfaits de la démocratie athénienne dans notre monde contemporain. Il propose une vraie révolution :
« Faire réécrire notre constitution par une assemblée constituante populaire, tirée au sort et dont les membres seront inéligibles aux mandats qu’ils définiront. »
Idée qu’il développe déjà sur son blog Le Planc C, et qu’il décline de conférence en wiki-échanges sur Internet. Il s’explique :
« Contrairement à Mélenchon, qui veut une constituante élue, moi je pense que si on veut une constitution, il faut qu’on l’écrive nous-mêmes. Si les élus l’écrivent pour eux, il y a un conflit d’intérêt, alors que si on met n’importe qui, un plombier par exemple, il sera naturellement conforme à l’intérêt général ».
Très excité par l’exercice de « cerveau collectif où chacun met sa part de génie », le prof cherche à décrypter les abus de pouvoir et voit dans la monnaie privée une vraie source d’oppression.
Justement, les Colibris proposent de « rendre la souveraineté monétaire », par le développement des monnaies locales. Des initiatives comme le Sol-Violette à Toulouse rencontrent déjà un succès croissant même si, selon Etienne Chouard, elles sont surtout « à vocation pédagogique ».

Construire, à côté du capitalisme, une économie alternative

Au lancement de la (r)évolution se trouveront aussi quelques élus rock’n’roll, comme le sénateur EELV du Morbihan Joël Labbé. Lui voit dans les Colibris des « semeurs d’idées nouvelles » sur lesquels il s’appuie pour faire des propositions parlementaires :
« Une initiative qui arrive au bon moment, alors que la société civile est mûre pour se mobiliser, mais qu’il y a toujours ce fossé entre élus et citoyens. »
Quand le plan à 50 ans des Colibris est l’« autonomie alimentaire pour tous », le sénateur va plus loin en rédigeant une « proposition de loi interdisant les pesticides par les collectivités locales sur les espaces publics ». Il assure que c’est possible puisque des communes l’ont déjà fait.
Cette démonstration par l’exemple, cet essaimage d’initiatives individuelles est au cœur de la stratégie des Colibris, rappelle son directeur Cyril Dion :
« Ceux qui ont voulu transformer le capitalisme de l’intérieur ont bien vu que ça ne marche pas. Body Shop [la boîte de cosmetique écolo et éthique, ndlr] a été racheté par L’Oréal... Il vaut mieux construire à côté une économie alternative, tout en laissant l’ancienne s’écrouler d’elle-même. »

Devenir des acteurs de changement

Raphaël Souchier, auteur de « L’après-Wall Street sera local, Citoyens, entreprises et collectivités réinventent l’économie », à paraître prochainement, présentera les bienfaits de la relocalisation de l’économie. Il exposera le succès du réseau américain BALLE (Business Alliance For Local Living Economies) :
« Organic Valley regroupe 1 766 familles paysannes, réalise un chiffre d’affaires de 700 millions de dollars, et leur objectif central est de préserver un art de vivre local. Iils ne sont pas devenus des exploitants exploités par leur propre organisation. »
En France, la responsabilité de l’intérêt général est au contraire trop souvent dévolue à la collectivité ou aux associations. Là, explique-t-il, « il s’agit de faire passer la notion de responsabilité personnelle et collective dans nos pratiques habituelles, de devenir des agents de changement ».
Et comme le dit Pierre Rabhi, la question n’est plus seulement « quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? » mais « quels enfants laisserons-nous à la planète ? ».

Reportage du 30/01/13 au journal de France 2 sur des associations des Beaudottes


Article du Parisien le 31/01/2013

Le Front de gauche refuse un budget d’austérité

Ils ont pris un peu d’avance sur le débat budgétaire du conseil général qui s’ouvre ce matin et qui, une fois de plus, va tourner au casse-tête. Hier, quatre des douze conseillers généraux du groupe communiste, citoyen, Front de gauche ont répété leur refus de « l’austérité pour les habitants de la Seine-Saint-Denis », lors d’une conférence de presse organisée symboliquement à deux pas des Grands Moulins de Pantin, siège d’une filiale de la BNP.
« C’est la troisième année que le conseil général n’arrive pas à boucler son budget car plusieurs dizaines de millions d’euros manquent, soupire Pierre Laporte, président du groupe. Nos ressources continuent de se réduire alors que nos dépenses sociales non compensées par l’Etat (RSA, PCH, APA) explosent. Il ne nous reste plus qu’à augmenter l’impôt ou à couper dans toutes les subventions. Ces solutions injustes on n’en veut pas, car elles veulent dire moins de services pour les habitants et le creusement des inégalités par rapport à d’autres départements comme les Hauts-de-Seine. »
Réunions publiques et pétition
Pour l’instant, la pression sur leurs partenaires socialistes et le président Stéphane Troussel reste amicale. « L’action du président du conseil général est positive, mais cela ne doit pas être le combat d’un seul homme », fait valoir Pierre Laporte, qui annonce une série de réunions publiques dans chaque canton avant un grand rendez-vous départemental le 26 février au Blanc-Mesnil, deux jours avant le vote du budget, pétition à l’appui. Reste que les élus du Front de gauche ont la dent dure contre le gouvernement socialiste, à qui ils réclament notamment le remboursement de « la facture de la décentralisation » (1,62 Mds€ depuis 2004, dont 200 M€ depuis l’arrivée de Hollande).
« Le 93 est le département qui a le plus voté pour Hollande, et c’est ici que la situation s’est le plus aggravée en sept mois », tonne Jean-Jacques Karman. Pour Gilles Garnier, au-delà de la péréquation régionale, « nous devons pouvoir bénéficier de recettes stables et pérennes grâce à la solidarité nationale : c’est-à-dire les impôts sur le revenu et les sociétés ».
Mardi, les élus du Front de gauche ont d’ailleurs été rejoints dans leur combat par dix députés, dont Marie-George Buffet et François Asensi, qui réclament une commission d’enquête parlementaire sur les « moyens publics attribués à la population de Seine-Saint-Denis » et « un véritable plan de rattrapage » pour le département dans les domaines de l’emploi, des transports ou de la sécurité.





mercredi 30 janvier 2013

L’AMNISTIE DES SYNDICALISTES, C’EST MAINTENANT !

Nous militant-e-s syndicalistes, politiques ou associatifs exigeons le vote d’une loi d’amnistie en faveur de toutes celles et tous ceux qui ont été condamné-e-s pénalement depuis 2002 à raison d’actions militantes n’impliquant pas des atteintes aux personnes ou pour des infractions pour lesquelles est encourue une peine de moins de dix ans d’emprisonnement. L’amnistie emportera leur effacement immédiat du fichier national automatise des empreintes génétiques (FNAEG). Il nous est insupportable que les plus courageuses et courageux d’entre nous puissent continuer, après le changement de majorité politique du printemps dernier, à être traite-e-s comme des délinquant-e-s ou des criminel-le-s de droit commun ! Les députés du Front de Gauche ont déposé une proposition de loi portant amnistie des faits commis à l’occasion de mouvements sociaux et d’activités syndicales et revendicatives. Il faut que ce cette proposition soit examinée et adoptée. Le Président de la République doit tenir la promesse du candidat François Hollande.
 L’amnistie, c’est maintenant ! 

 Signez en ligne la pétition du Front de Gauche, 
ou bien en la téléchargent pour la faire
 signer autour de vous.

J.-L. Mélenchon à " Preuve par 3" le 29/01/2013




Le développement du Front de Gauche


Il aura fallu plusieurs mois au Front de gauche pour accoucher d'un nouveau texte d'orientation stratégique. C'est désormais chose faite. Ce document, rendu public lundi 28 janvier, redéfinit la ligne du Front de gauche pour les mois à venir. Huit pages où les neuf composantes du rassemblement détaillent l'ambition de cette "nouvelle étape" : "Imposer une alternative à l'austérité."
Face à la politique du gouvernement Ayrault "qui conduit à l'échec", le Front de gauche n'entend pas rester les bras croisés, comme l'a montré le premier meeting contre l'austérité organisé le 23 janvier à Metz. "Nous n'attendrons pas 2017", préviennent les différents partis. "Le Front de gauche entend dans les mobilisations et les élections à venir œuvrer à des solutions de gauche immédiates face à la crise et à la construction d'une politique et d'une majorité alternatives", poursuit le texte.


Documents à télécharger: 
Le développement du Front de Gauche
Le développement du Front de Gauche
                                                      

Journée d’action unitaire du 31 janvier 2013 dans la Fonction publique





Pour Paris
14h RER Port Royal en direction de rue du Bac
  Port Royal > Bd Montparnasse > rue de Rennes > Bd Raspail > 
rue du Bac
Ordre du cortège : SUD/Solidaires - FSU - CGT



L

lundi 28 janvier 2013

Refus de rembourser les épargnants étrangers : l’Islande avait le droit. La justice donne raison à l'Islande


Rue89

L’Islande avait le droit, lorsque ses banques se sont effondrées en octobre 2008, de refuser de rembourser les épargnants étrangers qui leur avaient fait confiance. Tel est le jugement [PDF] rendu lundi, au terme d’un long bras de fer, par la cour de l’AELE (Association européenne de libre-échange), dont elle est membre.
La décision islandaise avait alors fait grand bruit, surtout en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas où étaient concentrés les épargnants lésés (au total, les fonds confiés aux banques islandaises représentaient environ cinq milliards d’euros, soit plus de la moitié du PIB du pays).
Ce petit pays, ce tout petit pays même, avec 320 000 habitants, avait osé dire « non » à une demande de remboursement internationale. Ulcérés, les Britanniques avaient même décidé, en guise de rétorsion, de geler les actifs de l’Islande en se basant sur une loi antiterroriste.
Les Islandais en parlent encore aujourd’hui avec un mélange de colère et d’orgueil. Lorsqu’ils évoquent la fin de l’année 2008, ils glissent incidemment, en riant : « A cette époque, nous étions des terroristes ! ».
Bras de fer
Ce clash avec Londres, provoqué par un gouvernement dirigé par un conservateur, Geir Haarde, fut le point de départ d’un bras de fer qui a fait entrer les Islandais, ces ex-chouchous des idéologues ultralibéraux, dans la légende anticapitaliste.
Lorsque ses banques, gorgées d’actifs risqués, s’étaient effondrées, l’Etat islandais avait accepté de dédommager les épargnants islandais, mais pas les autres. Une telle décision heurtait les règles bancaires européennes : l’Islande, qui fait partie de l’AELE, doit garantir l’épargne de tous les déposants européens – jusqu’à un plafond de 20 880 euros par personne.
Mais dans les affres dans lesquels le pays était tombé, le gouvernement n’avait guère le choix. Alors que, dans l’île, le chômage explosait, les salaires étaient gelés et le prix de la nourriture doublait, ces exigences venues de l’étranger n’étaient pas acceptables.
Les Anglais voient rouge
Le 7 octobre, le chancelier de l’échiquier britannique Alistair Darling est au téléphone avec son homologue, le ministère des Finances Arni Mathiesen, qui lui confirme la mauvaise nouvelle (le script de la conversation a fait l’objet d’une fuite) :
« Mais n’est-ce pas une violation du traité de l’AELE ? », demande Darling interloqué.
Mathiesen : « Non, nous ne pensons pas. Nous pensons que c’est en réalité conforme avec de ce que d’autres pays ont fait ces derniers jours » (une allusion à l’attitude américaine dans la faillite de la caisse d’épargne Washington Mutual, ndlr).
Darling s’étrangle avant de raccrocher :
« Le problème, c’est que des gens ont confié leur argent dans une banque de chez vous et que vous avez décidé de vous asseoir sur leurs intérêts. Cela pourrait être dévastateur pour l’Islande à l’avenir ! »
Le problème s’est cristallisé sur les dépôts auprès d’une banque en ligne, Icesave, filiale de Landsbanki, la première banque de l’île. Icesave avait démarché des clients britanniques et néerlandais, leur promettant des retombées financières volcaniques. Par exemple, en 2006, Icesave offrait des comptes rémunérés à des taux imbattable, jusqu’à 6%.
Quelque 400 000 épargnants britanniques et néerlandais, parmi lesquels des entreprises, des collectivités locales et même les universités d’Oxford et Cambridge, avaient mordu à l’hameçon.
L’Islande aux côtés du Soudan ou d’Al-Qaïda
Furieux, le Premier ministre britannique de l’époque, Gordon Brown, décide de geler les actifs des établissements islandais situés en Grande-Bretagne. Faute d’avoir une solide base juridique pour le faire, il s’appuie donc sur la loi antiterroriste de 2001. Sur la page du site web du ministère des Finances britannique listant les entités dont les actifs sont gelés, l’Islande apparaît alors aux côtés de la Corée du Nord, du Soudan ou d’Al-Qaïda...
Pour éviter la colère de leurs citoyens, les gouvernements de Londres et de La Haye indemnisent eux-même les épargnants. Puis ils se retournent vers les autorités islandaises pour se faire rembourser.
L’Islande demande alors du temps : la somme exigée représente 60% de son PIB... Proportionnellement, cela correspond à deux fois les réparations exigées à l’Allemagne après la Première Guerre mondiale, considérées par tous les historiens comme absurdement lourdes !
Des négociations s’engagent, très dures. L’Union européenne prend le parti de Londres et de La Haye. En 2009, les grands pays européens freinent, au sein du FMI, le déblocage des tranches d’aides promises à l’Islande. « L’UE a agi stupidement en faisant prendre du retard au plan du FMI. Ils ont pris le plan du FMI en otage ! », peste encore le ministre des Affaires étrangères actuel, Ossur Skarphedinsson.
Deux référendums, deux fois « non »
En octobre 2009, un accord est trouvé entre Reykjavik, Londres et La Haye. Le Parlement islandais l’approuve. L’Islande reconnaît une dette à 5,5%, sur quinze ans à compter de 2016, vis-à-vis du Royaume-Uni et des Pays-Bas. La dette représente l’équivalent de 13 000 euros pour chacun des Islandais, enfants compris.
Le peuple islandais ne l’entend pas ainsi : une pétition circule, enjoignant le président de la République Olafur Ragnar Grimsson de refuser de signer la loi. Elle réunit 56 000 signatures, soit 26% de l’électorat islandais. Qu’on imagine en France une pétition regroupant dix millions de citoyens : quel leader politique ne pourrait en tenir compte ?
Le président Ólafur Ragnar Grímsson, auquel la constitution donne pourtant très peu de pouvoir, s’appuie sur un article oublié de celle-ci pour bloquer une loi et la soumettre au référendum. C’est la première fois en Islande qu’un président utilise ce pouvoir. La première fois aussi qu’est organisé un référendum, dans cette démocratie très parlementaire – son Assemblée, l’Althing, a plus de mille ans.
Au terme du référendum, organisé le 6 mars 2010, 93% des votants rejettent les modalités du remboursement de la dette aux Britanniques et aux Néerlandais. Seulement 1,8% les approuvent.
Des citoyens face à « la finance internationale »
Les contribuables disent « non » à leurs politiciens et aux créanciers étrangers. Cet acte en lui-même fait sensation dans le monde entier : enfin, lit-on sur de nombreux blogs, des citoyens se dressent face à la finance internationale et « refusent de se faire tondre » !
En décembre de cette même année, un nouvel arrangement est trouvé avec Londres et La Haye. Les Islandais n’ont guère le choix que de négocier, à cause des pressions des Européens sur le FMI.
L’accord porte désormais sur une dette à environ 3%, sur trente ans, à payer à partir de 2016. Mais l’histoire se répète. En février 2011, le président Olafur Ragnar Grimsson refuse de signer l’accord et le soumet au référendum. Le 9 avril 2011, les électeurs le rejettent de nouveau, à 60% des voix.
C’est alors une surprise : les sondages annonçaient une victoire du « oui ». Et une nouvelle claque pour le gouvernement social-démocrate islandais. « La pire option a été choisie. Le vote a coupé le pays en deux. Nous devons tout faire pour éviter un chaos politique et économique après ce résultat », commente alors Johanna Sigurdardóttir, Première ministre islandaise.
Epilogue
La dispute entre Reykjavik d’un côté, Londres et La Haye de l’autre a donc été renvoyée vers la justice, en l’occurrence la cour de l’Aele. C’est l’autorité de surveillance de l’AELE qui a porté plainte, en décembre 2011. La Cour a donné lundi raison aux Islandais, à leur grande joie.
L’autorité de surveillance de l’AELE a pris acte du jugement, qui « clarifie un problème important ».
Mais tout ne va pas si mal pour les Britanniques et les Néerlandais : les Islandais ont certes dit deux fois « non » à l’idée de faire supporter cette dette au contribuable. Mais la liquidation de Landsbanki a déjà permis de rembourser deux tiers des sommes dues à Londres et à La Haye.

dimanche 27 janvier 2013

« IL FAUT ARRÊTER D’ATTENDRE QUE LES CHOSES VIENNENT D’EN HAUT »


Entretien avec Mathias Lahiani, fondateur du site On passe à l’acte !

Mathias Lahiani, 39 ans est montpelliérain, violoniste, réalisateur de disques et créateur du site humanisteOn passe à l’acte ! La plateforme On passe à l’acte ! a été créée en 2005 sous le slogan « Autorisons-nous à agir et libérons notre héros intérieur ! » Elle propose un répertoire de 250 initiatives ingénieuses et réalisables par tous, lancées par des citoyens soucieux de suivre des alternatives économiques, écologiques et éthiques plus responsables. Chaque projet sélectionné fait l’objet d’une vidéo de présentation. Cette plateforme permet aussi de mettre en relation ces acteurs de la sphère solidaire avec des volontaires prêts à les soutenir dans la mise en œuvre de leurs projets. Les bénévoles de « on passe l’acte » mettent également leur expérience au service de porteurs de projets afin qu’ils puissent les concrétiser.
Quand et pourquoi avez-vous créé le site « on passe à l’acte! » ? Comment cela fonctionne-t-il ?
Ça remonte à huit ans. A cette époque-là, c’est parti d’une sorte de déception de ma part. J’ai eu l’impression que chacun sauvait sa peau dans la vie et ça m’a un peu déçu. J’ai voulu prouver le contraire. Du coup, je suis parti à la rencontre d’hommes et de femmes qui font autre chose que juste sauver leur peau. J’ai eu envie d’aller les voir, de m’inspirer d’eux. Et j’ai donc créé un site sur les initiatives positives qu’ils proposaient. Aujourd’hui, il y a 250 initiatives postées sur notre site, une centaine de vidéos et soixante interviews. Le site est comme une plateforme d’informations et il y a aussi un aspect participatif dans la mesure où les gens peuvent poster leur propre initiative par eux-mêmes ou poster une invention qu’ils ont en tête ou révéler un héros, quelqu’un qu’ils ont rencontré et qui faisait quelque chose de chouette. On passe à l’acte ! est aussi une plateforme de rencontre entre des initiateurs de projets et des volontaires qui peuvent les aider à les réaliser.
Quel est le filtre que vous vous imposez dans le choix des initiatives que vous mettez en ligne ?
J’aime bien que l’initiative soit généreuse ou alors ingénieuse, écologique. En somme, que cela fasse avancer le Schmilblick !
Vous affichez clairement votre volonté de proposer un site d’informations positives – pouvez-vous nous en dire plus ?
J’ai l’impression que l’on a besoin d’informations positives. On a besoin d’un journalisme positif pour équilibrer avec toutes ces informations négatives qui circulent et qui font peur. Il peut s’agir de faits divers assez terribles ou sordides. On peut aussi avoir peur en raison de la situation économique ou des guerres. Le résultat, en tout cas, c’est que si l’on a que ce type d’informations, on risque de rester immobilisé par la peur. Le journalisme positif, c’est aussi une manière de lutter contre la morosité ambiante, une façon de dire qu’on est libre de créer, qu’il y a de l’abondance dans la vie. Cela vaut le coup de valoriser tout ça.
Parmi les initiatives que vous proposez, trois ont tout particulièrement retenu l’attention de Génération Solidarité : la mutualisation des colocations, la consommation locale contre la dépendance à la grande distribution, et le développement durable à domicile. En quoi sont-elles innovantes et permettent-elle de mieux lutter contre la crise ?
Ce que j’aime dans ces initiatives, c’est qu’elles parlent de l’abondance, de ce qu’il y a en bas. Avec la mutualisation des colocations, c’est l’abondance dans la collaboration entre les gens du terrain. La consommation locale contre la dépendance à la grande distribution, c’est une abondance qui vient de la terre, au lieu qu’elle vienne de la grande distribution. Pour le développement durable à domicile, c’est une idée de la responsabilité de chacun qui peut faire quelque chose à sa petite échelle.
Face à la crise qui paupérise de plus en plus de ménages, votre proposition est de revenir à des basiques, à modes de fonctionnement qui datent d’une époque où la consommation n’était pas reine ?
Ce n’est pas forcément rétrograder mais c’est peut être, comme dit Pierre Rabhi, une sobriété heureuse. En somme, Il s’agit d’arrêter d’attendre que les choses viennent d’en haut et de prendre conscience qu’on est si riches en bas.
La solidarité pour vous, c’est quoi ?
Ce serait faire des petites choses en plus que de sauver sa peau. S’entraider, collaborer, faire un lien avec la terre, avoir conscience de nos responsabilités individuelles, accepter de faire chacun à sa mesure.
Quel âge avez-vous ? Les gens de votre génération sont-ils aussi sensibles à ce discours aujourd’hui ?
J’ai 39 ans. Je vous ai parlé de ma déception au début de cette interview. La génération autour de moi quand j’avais 30 ans a vachement sauvé sa peau, beaucoup plus que ce à quoi je m’attendais. Et je me suis trouvé en reste de ce que j’imaginais d’une poésie de fonctionnement de notre société. Cela dit, j’ai bon espoir parce que je trouve que les générations qui ont une vingtaine d’années aujourd’hui sont beaucoup plus solidaires et enthousiastes à se prendre en main.
 ARTE Journal,

En direct de Mediapart : Questions sur la guerre au Mali avec François Asensi


Questions sur l'engagement français et sur l'après-conflit. Un débat avec Tzvetan Todorov, philosophe et historien, Salvatore Saguès, chercheur, Amnesty International, Pouria Amirshahi, député socialiste, et François Asensi, député Front de gauche.



Début de polémique suite aux propos d'Harlem Désir sur les républicains espagnols


Camp d'Argelès-sur-Mer, février 1939.
Camp d'Argelès-sur-Mer, février 1939.


Les réfugiés espagnols de 1939 «fiers de la solidarité de la France» ? La déclaration d'Harlem Désir sur le plateau de Mots Croisés sur France 2 n'est pas passée inaperçue auprès des républicains espagnols et de leurs descendants. Verbatim : «Juste avant cette émission, j’étais à Montreuil où nous organisions une réunion de solidarité avec le peuple malien et j’ai vu des hommes et des femmes, beaucoup de Maliens de France, qui étaient à la fois inquiets, pour leur pays, comme ont pu l'être des réfugiés, vous savez, des Espagnols ou autres qui ont été accueillis en France au moment où leur pays traversait des drames et des guerres, et qui en même temps étaient fiers de la solidarité de la France, qui étaient soulagés, qui étaient reconnaissants».
Entre incompréhension et indignation, les commentaires n'ont pas tardé à fuser sur le web à l'image du président de l'Association pour le Souvenir de l’Exil Républicain Espagnol en France (ASEREF), Eloi Martinez Monégal , qui accuse le premier secrétaire du PS de «vouloir réécrire l'histoire» en précisant à juste titre que "s’il y a eu en France solidarité à l’égard des réfugiés espagnols, elle venait du peuple français et non pas des autorités gouvernementales de la troisième République".  De l'Amicale des Anciens Internés Politiques et Résistants du camp de concentration du Vernet d'Ariège à l’Amicale des Anciens Guerilleros Espagnols en France, les réactions scandalisées sont unanimes.  Effectivement, si l'on peut discuter de la politique d'intégration post-guerre des réfugiés républicains espagnols en France, leur «accueil» à l'hiver 1939 dans des camps provisoires dont certains n'en auront que le nom (Argelès, Le Barcarès...) n'est pas un exemple à citer lorsque l'on veut parler de solidarité nationale envers des étrangers alors considérés comme "indésirables". 
Les descendants de républicains espagnols  auront à coeur de rappeler à Harlem Désir que sous la 3° République, la France a procédé à des rapatriements forcés vers l'Espagne franquiste de femmes et d'enfants ou que furent mis à l'isolement dans des camps disciplinaires (Collioure, Le Vernet...) des «suspects» sans aucun jugement. De citer la longue liste des camps français en 1939 et le nombre hallucinant de réfugiés internés  (plus de 330.000 espagnols sont passés dans les camps des Pyrénées-Orientales suite à la Retirada*).  De lui préciser que le premier convoi de déportés sur l'Allemagne nazie est un convoi de 900 Espagnols partis d'Angoulême le 20 août 1940 pour Mauthausen... D'évoquer les livraisons de suspects aux autorités nazies ou franquistes sous Vichy, les déportations sur les camps d'Afrique du Nord, ces camps où certains espagnols croupissaient encore en 1942... La déclaration d'Harlem Désir peut donc surprendre par son raccourci historique confondant politique d'accueil - qu'aucun historien ne pourra juger «solidaire» en 1939 – et d'intégration à moyen et long terme. Un manque de connaissances au sujet de réfugiés espagnols de la Retirada - dont un grand nombre se sont battus pour la libération de la France -  dont l'histoire reste encore en souffrance. 
* En juin 1939, la préfecture des Pyrénées-Orientales estime à 500.000 personnes le nombre de réfugiés à être rentrés en France lors de la Retirada. Ce rapport fait état du passage de 330.000 réfugiés dans les camps des  P.O. et du transfert de 170.000 civils vers les différents départements. (source ADPO)
Mise à jour vendredi 25 janvier
Jacques Cresta écrit à Harlem Desir
Suite à la médiatisation et aux nombreuses réactions engendrées par la déclaration d'Harlem Désir, le député socialiste des Pyrénées-Orientales,Jacques Cresta a écrit au Premier Secrétaire du PS. Extraits : "Ces 500 000 réfugiés, dont 330 000 dans les Pyrénées-Orientales, seront « parqués » dans des camps de fortune, qu’ils devront eux-mêmes construire, les familles étaient séparées, surveillées par des Gardes Mobiles de l’Etat Français. Plusieurs sont morts de froid, de faim. Le nombre aurait été plus important si la générosité de certains français n’avait permis d’atténuer leurs malheurs.
Ces mêmes réfugiés furent envoyés au front pour lutter contre l’invasion allemande, non armés, car l’état Français avait peur de ces « rouges républicains ». Et malgré cela, les mêmes réfugiés républicains espagnols, furent les premiers, dans la division du Général Leclerc à entrer dans Paris. Alors, non, nous ne pouvons pas être fiers de cette République, qui a si mal traité ces réfugiés
."

mercredi 23 janvier 2013

Sur le blog de René Durand


Avancées significatives de l’action contre la pollution de la Marne par l’aéroport CDG

Je vous ai conté, il y a de cela juste un mois, dans un précédent article comment 2 associations « Actions vertes à Roissy et Val Maubuée » et la « Coordination Eau Île-de-France » ainsi que trois particuliers (dont votre serviteur) avaient engagé deux recours pour excès de pouvoir à l'encontre de l'autorité administrative.

Déverglaçage d'avion

Le 27 décembre dernier, Madame la Préfète de Seine-et-Marne a répondu (ICI) à l'avocat de la « Coordination EAU Île-de-France » et nous pouvons l'affirmer des avancées significatives ont été obtenues.


CAN (Collectif d'Animation Nationale) les 26 et 27 janvier prochains à Saint-Denis



salle Louise Michel de la Bourse du Travail (Métro ligne 13 arrêt Porte de Paris)

L'ordre du jour proposé est le suivant :

Samedi 26

* 9h-9h30 : Accueil et règlement des diverses questions financières des participant(e)s 

* 9h30-12h15 : Point sur la situation politique générale
Discussion à partir des textes mis à disposition : documents au sujet de la campagne « Une alternative à l’austérité » et le texte sur la « Stratégie »

* 12h15-13h : échange sur une nouvelle organisation politique (un projet de texte sera envoyé jeudi et sera disponible sur place)

* 14h-16h30 : Rôle et fonctionnement du Front de Gauche


Discussion sur le fonctionnement et les campagnes en cours, et à partir des contributions.
Le texte Structuration sera mis en ligne dès réception.
Le texte sur la Stratégie intitulé «
IMPOSER UNE ALTERNATIVE À L’AUSTÉRITÉ - Agir ensemble et développer le Front de Gauche » (adopté le 22 janvier) est accessible sur le site.
Il serait souhaitable que des comptes-rendus  des activités locales soient envoyés.

* 17h-17h30 : discussion sur les municipales (Texte «
Résolution sur les élections » adopté les 24 & 25 novembre)
* 17h30-19h30
:
les initiatives et les campagnes (Texte « Revenu universel », Droit de vote des étrangers (voir « Droit de vote pour tous les résidents étrangers dès 2014 pour une république ouverte et fraternelle » et , Appropriation sociale, Dettes et services publics, Santé protection sociale, Assises de l'écosocialisme)


 Dimanche
* 9h-11h30
: questions internationales : FSM (voir
Forum social mondial, 26-30 Mars 2013 à Tunis), AlterSummit (voir Appel à un sommet alternatif), Syrie, Palestine, Mali voir (Mali)
* 11h30-12h : point financier

Informations pratiques : 
- repas :
  • La restauration du samedi se fera dans les restaurants alentours.
  • Un buffet chaud est prévu sur place pour le déjeuner de dimanche ; une participation sera demandée.
- rappel des modalités de remboursements des frais :
  • les frais de déplacement et d'hébergement sont remboursés par la FASE sur la base de 2 représentants des collectifs maximum.
  • Pour les transports collectifs, sur présentation des billets ; pour les déplacements en voiture, sur la base de 0,30 cts/km
  • la nuit d'hôtel est remboursée à hauteur de 50€ par personne.

JMF